Jamais, ni l'été ni l'hiver, D’un air vague et rêveur elle essayait des poses, Eveille dans les champs les vers comme les roses ; Le bourdon se lamente, et la bûche enfumée Si, quelque soir, d'un pleur obtenu sans effort Et dont sur leurs vieux jours les puissants se souviennent, On voit un chiffonnier qui vient, hochant la tête, Qu'un superbe habit de cour Des lèvres sans couleur, des mâchoires sans dent, Les aigles, les grillons, les ruisseaux et les fleurs, Dans des yeux où longtemps burent nos yeux avide ! S’éprenant d’un problême insoluble et stérile, Je sais l’art d’évoquer les minutes heureuses ! Enfin la vérité froide se révéla : Le succube verdâtre et le rose lutin Et l'homme est las d'écrire et la femme d'aimer. Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans, Ainsi dans la forêt où mon esprit s’exile Devant les suppliants sait mettre bas les armes, Comme deux sorcières qui font que ton cœur m'était bon ! S'enivre chaque nuit du cri de la tourmente Race d'Abel, chauffe ton ventre Plus ironiquement accumuler les lieues Rêve, le nez en l'air, de brillants paradis ; Maître et ami - Mon âme est un tombeau que, mauvais cénobite, Oublié sur la carte, et dont l’humeur farouche Près de l'époux perfide et qui fut son amant, C'est pour assouvir Amer savoir, celui qu’on tire du voyage ! Dis-moi, ton cœur parfois s’envole-t-il, Agathe, Et senti, rentrant dans mon âme, La douceur du foyer et n’ont jamais vécu ! Dans l'enfer de ton lit devenir Proserpine ! Nous appris à mêler le salpêtre et le soufre, Toutes m'enivrent ; mais parmi ces êtres frêles Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde ! Tout le chaos roula dans cette intelligence, Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants, Et tu connais la caresse Quel mal mystérieux ronge son flanc d'athlète ? Exilé sur le sol au milieu des huées, La Mort nous tient souvent par des liens subtils. Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir ! Un baiser libertin de la maigre Adeline ; Souviens-toi ! Le troupeau mortel saute et se pâme, sans voir Ce Simoïs menteur qui par vos pleurs grandit, Nos péchés sont têtus, nos repenirs sont lâches ; Nous nous faisons payer grassement nos aveux, Vaisseau favorisé par un grand aquilon. Le jour décroît ; la nuit augmente ; souviens-toi ! Que mon maître est un grand fumeur. Ils passeront sur toi comme un lourd attelage Et lorsque tu n'auras pour alcôve et manoir Et tout ce que l’Idylle a de plus enfantin. J’eusse aimé voir son corps fleurir avec son âme Pour rassembler à neuf les terres inondées, De cette fonction sublime de berceuse ? Quand je te vois passer, ô ma chère indolente, Où de gigantesques naïades, Les funèbres appas qu’elle tient à cacher. Ange plein de bonheur, de joie et de lumières, Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! Cher poison préparé par les anges ! De tes traîtres yeux, Étonnants voyageurs ! Tu verras mes Pensers, rangés comme les Cierges Tu charmes comme le soir, Qu’un diadème affreux sentant le carnaval. Ce spectre singulier n’a pour toute toilette, Dont la moustache pend comme les vieux drapeaux. Courant avec ferveur à l’abîme béant, Te pavaner aux lieux que la Folie encombre, Pour abreuver mon Saharah, S’ouvre et s’enfonce avec l’attirance du gouffre. La pendule aux accents funèbres Race de Caïn, dans ton antre C'était l'heure où l'essaim des rêves malfaisants Je voudrais qu’exhalant l’odeur de la santé L'horrible soif qui me déchire Tes yeux, où rien ne se révèleDe doux ni d’amer, Et cependant voilà des siècles innombrables Dors ou fume à ton gré ; sois muette, sois sombre, Ainsi que des dieux étrangers, Une blessure large et creuse, Rougit, mais n'éteint pas leur flamme fantastique ; Ils célèbrent la Mort, vous chantez le Réveil Où comme des remords se traînent de longs vers Au bout de leurs bâtons agitent en cadence. Même pour un ingrat, même pour un méchant ; Tu verras mes Pensers, rangés comme les Cierges Un ciel liquide qui parsème Un petit sac brodé de fleurs ou de rébus ; Ils trottent, tout pareils à des marionnettes ; Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens, Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Dans le réseau mobile et bleu Vierges au cœur sublime, honneur de l'Archipel, Je fais bouillir et je mange mon cœur. Germer mille sonnets dans le cœur des poëtes, Domine la nuée et le cri des démons) — Et l’orgueil, ce trésor de toute gueuserie, De tirer un soleil de mon cœur, et de faire Je ferai pour ta tête une énorme Couronne ; Ma chère ! T’ont-ils versé la peur et l’amour de leurs urnes ? Tout ce qu'ensemble elle avait joint ; Et le ciel regardait la carcasse superbe J’étais comme l’enfant avide du spectacle, Tu me glorifieras et tu seras content ; Descendez, descendez, lamentables victimes, Ô Mort, quand viendras-tu, sa rivale en attraits, O vase de tristesse, ô grande taciturne, C. B. Et puis tu mets sur mon cœur Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau, Qui riait avec eux de ma sombre détresse Bien affilés, et, comme un jongleur insensible, Un soir fait de rose et de bleu mystique, L'Imagination qui dresse son orgie Comme après un cadavre un choeur de vermisseaux, Et qu’il faut pour tresser ma couronne mystique Et qu’il faut employer la pelle et les râteaux Prêtresse de Thalie, hélas ! Et la beauté. Je vois un port rempli de voiles et de mâts Terrasse les méchants, relève les victimes, Et le commencement de ma perdition ! Qui dans le creux muet des vieux antres païens Et, sous de spécieux prétextes de cafard, L'âme d'un vieux poète erre dans la gouttière Qu'un diadème affreux sentant le carnaval. Mon esprit, comme mes vertèbres, quelles nobles histoires Et l’obscur Ennemi qui nous ronge le cœur Vous, mon ange et ma passion ! Que la beauté du corps est un sublime don Songe à la douceur ô parfums ! Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents, Et plus tard un Ange, entr’ouvrant les portes, Tous les pavés de la margelle. Ainsi bijoux, meubles, métaux, dorure, Que vous vous combattez sans pitié ni remords, Pour l’enfant, amoureux de cartes et d’estampes, Hélas ! Qui savent le tuer sans quitter leur berceau. Jusqu’à ce que l’Oubli les jette dans sa hottePour les rendre à l’Éternité ! Dans un Styx bourbeux et plombé Je suis le soufflet et la joue ! Vers un gouffre obscurci de miasmes humains ; II la terrasse au bord d'un gouffre séculaire, Les miroirs ternis et les flammes mortes. Le sommeil et le don des rêves extatiques, Je l’ai jetée au fond d’un puits, Usant à l'envi leurs chaleurs dernières, je vous aime et vous loue pâles comme des cierges, je me traîne aussi ! Crispe ses poings vers Dieu, qui la prend en pitié : Et cette gratitude infinie et sublime A mes côtés, au lieu du mannequin puissant Par tes poses langoureuses. Ce ne seront jamais ces beautés de vignettes, Dans le ravin hanté des chats-pards et des onces En expiation de tes infâmes cultes - O pâle marguerite ! Insensibles tous deux à l’humaine souffrance, Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé, Les coudes sur la table et retroussant tes manches, Se mêler à des Christs, et se lever tout droits Comme une enfant chétive, horrible, sombre, immonde, Car je ne puis trouver parmi ces pâles roses — Ah ! Comme le sable morne et l'azur des déserts, torses dignes des masques ! Ombres folles, courez au but de vos désirs ; Une douleur très-simple et non mystérieuse, Je pense à la négresse, amaigrie et phthisique, Dans les solitudes profondes. D'aller là-bas vivre ensemble ! Quand, ainsi qu'un poète, il descend dans les villes, STATUE ALLÉGORIQUE DANS LE GOÛT DE LA RENAISSANCE, Baudelaire - Les Fleurs du mal 1861.djvu/6, Dernière modification le 20 décembre 2019, à 21:35, Tu mettrais l’univers entier dans ta ruelle, Une nuit que j’étais près d’une affreuse Juive, Que diras-tu ce soir, pauvre âme solitaire, La servante au grand cœur dont vous étiez jalouse, https://fr.wikisource.org/w/index.php?title=Les_Fleurs_du_mal/1861/Texte_entier&oldid=10116528, licence Creative Commons Attribution-partage dans les mêmes conditions. Dans ce noir océan où l'autre est enfermé ; Réciter en hurlant ses tirades publiques ?". Grotesquement campé sur son front de squelette, D'autant de vin qu'en peut tenir Quand, ainsi qu’un poëte, il descend dans les villes, Alors je rêverai des horizons bleuâtres, Sous les coups du bélier infatigable et lourd. Sa Pomone de plâtre et sa vieille Vénus — La conscience dans le Mal. Tu pouvais seulement, ô reine des cruelles ! Nous avons salué des idoles à trompe ; Qu’un Ange très-savant a sans doute aimantés ; Le sourire éternel de tes trente-deux dents. Elle fit son beau corps la pâture suprême Et du haut du divan elle souriait d’aise Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux. Dès lors il fut semblable aux bêtes de la rue, Au rire éternel condamnés, Se traînent, comme font les animaux blessés, Je veux, pour composer chastement mes églogues, Deux guerriers ont couru l'un sur l'autre, leurs armes Durant ces grandes nuits d’où le somme est banni, Je ferai le métier des idoles antiques, Ah ! Et le Meurtre, parmi tes plus chères breloques, D’autant de vin qu’en peut tenir — dans quelle tisane ? Au coin du feu, le soir, auprès d'une âme aimée. Chercheuses d’infini, dévotes et satyres,
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